2021 01 : Le rattachement de la jeunesse à l’éducation nationale

On avait bien compris, en regardant l’organisation des ministères, que le ministre (ou le secrétaire d’Etat) en charge de la jeunesse était rattaché au ministère de l’éducation nationale. Il nous restait l’espoir que cela soit provisoire. Hélas, ce mois-ci, ce sont les personnels du ministère en charge de la jeunesse qui vienne d’être rattaché. Ce sera donc dur de revenir en arrière. Et pourtant…

Certes, mettre la Jeunesse avec l’Education nationale peut sembler cohérent, mais c’est là méconnaître « la Jeunesse ». Nous voilà revenus comme en 1945 ! En fait, par Jeunesse, il ne faut pas entendre uniquement les jeunes (et encore, jusqu’à quel age ?) mais tout ce qui y est rattaché comme l’animation (dont l’animation sociale), la formation des animateurs, les loisirs, la vie associative, l’éducation populaire… Est-ce que l’Education Nationale pourrait gérer tout cela ?

Va-t-on voir des inspecteurs de l’éducation nationale valider des séances d’animation dans un Ehpad ? Va-t-on relancer les débats entre enseignement et formation d’adultes ? va-t-on enfermer dans les lycées des jeunes en échec scolaire ? va-t-on demander à l’éducation nationale de gérer des associations (des vraies, avec une vie démocratique ? Va-t-on permettre aux enfants d’être en vacances ?

En réalité, il faut s’inquiéter. M. Blanquer a déjà utilisé les services du ministère en charge de la jeunesse, pour tenter de solutionner ses difficultés. Ainsi, quant il a du mettre en place le service national (Universel), à défaut d’avoir des militaires, des enseignants et des éducateurs, il a été puiser parmi les animateurs (avec le soutien de quelques « associations » du secteur, espérant vendre quelques prestations). Et il a renouvelé l’expérience quand l’école a du être fermée en tentant (avec les mêmes association ou presque) de faire l’école dans les colos (devenues éducatives, puis apprenantes !) pour rattraper les mois de fermeture.

Maintenant que le ministère de l’éducation nationale a ré-intégré les personnels, il va pouvoir continuer ses petits arrangements. Nul doute, que le monde de l’animation aura du mal à trouver sa place, qu’en sera-t-il des loisirs, des centres socioculturels, de toutes ces structures mettant en place des animations et qui vont se retrouver face à de nombreuses difficultés relationnelles avec des personnes n’ayant pas la même culture, le même rythme de travail, les mêmes attentes…

Juste pour le plaisir, imaginons que les rectorats, les inspections académiques… vont rester ouverts durant tout l’été, pour faire face aux problèmes qui pourraient se poser dans les accueils de loisirs.