Et si l’on profitait du confinement pour lire un peu et se mettre à jour dans la connaissance de l’histoire des colos ?
Julien Fuchs vient de publier, aux éditions septentrion, « Le temps des jolies colonies de vacances, au cœur de la construction d’un service public, 1944-1960« . Il s’agit d’un gros livre (412 p) accessible en e-book, indispensable en ce moment.
Julien Fuchs propose une approche originale de l’histoire des colonies. D’abord il aborde une période qui suit les recherches de Rey-Hermes (avec juste, hélas, le saut des années de guerre), s’inscrivant en complément des travaux historiques de Houssaye, voire de Lee Downs. Ensuite, il a choisi d’aborder le sujet principalement à partir des archives du ministère en charge de la jeunesse (ce qui présente comment des dirigeants ont pris des décisions, avec quel réseau, quelles informations…). De plus, Julien Fuchs a illustré ses recherches en s’appuyant sur différents films, ce qui n’avait pas encore été fait et qui donne de nouvelles références (et de nouvelles illustrations à notre histoire).
Le livre aborde des points essentiels comme les débuts de la formation des animateurs et des directeurs de colonies, des points de réglementation, la question des aides financières…
Par contre, ce n’est pas un livre de souvenirs. On ne va pas y retrouver l’organisation d’une veillée ou d’un grand jeu, des chansons ou des activités manuelles.
Ce livre est étonnamment actuel. Les problématiques des colonies de vacances, portant en plein développement, sont celles de bien des colos aujourd’hui. On pourrait s’étonner, par exemple, des difficultés de financement dues au désengagement de l’Etat, déjà à cette époque.
Ce livre est important dans la compréhension de l’histoire des colos, car il permet de mieux comprendre les écarts entre des colos plutôt sociales et d’autre plutôt commerciales qui disparaissent ou apparaissent dans cet après-guerre complexe. C’est un livre indispensable pour ceux qui veulent « parler » des colos.