Dimanche 24 mars, Le Secrétaire d’Etat en charge de la jeunesse a donné une interview à la radio. Après avoir abordé de nombreux sujets, il a donné des informations complémentaires sur le Service National Universel.
C’est bien M. Attal qui a fait un parallèle entre A.C.M. (ce qui veut dire Accueils collectifs de Mineurs, dont font partie les colos) et Service National Universel, lorsqu’il a parlé du taux d’encadrement. Il a précisé qu’il y aurait 1 adulte (sans qualification ?) pour 5 jeunes au S.N.U. alors qu’il y en avait 1 pour 12 voire 14 jeunes dans les A.C.M.. Précisons qu’un adulte pour 14 jeunes, c’est lorsqu’il n’y a pas d’hébergement, Il aurait pu le savoir (c’est son ministère qui fixe les règles pour les A.C.M.).
Ce qui est encore plus gênant, c’est que cette comparaison est principalement un argument utilisé par la société Telligo, une entreprise commerciale de séjours de vacances, assez agressive en matière de commercialisation. Il s’agit de faire croire que l’on fait mieux que les autres, que l’encadrement est en nombre supérieur.
On pourra bientôt connaître les liens dans la conception des séjours dès que l’on connaîtra les 13 lieux où seront rassemblés les jeunes. S’agira-t-il de casernes, d’internats (peu disponibles dans le courant du lois de juin) ou de colos ? Et s’il s’agit de colos, à qui appartiennent-elles ? Y a-t-il eu un appel d’offre ?
M. Attal a aussi annoncé une activité complémentaire. Il s’agit de Self-défense… à la demande de jeunes filles qu’il aurait rencontré. Cela va être dur de tout faire en 15 jours (à moins de tout survoler, bien sûr).
M. Attal a aussi confirmé la promesse présidentielle sur le permis de conduire qui va se limiter à une inscription sur un site pour réviser le code et une inscription pour passer l’examen qu’il ne faudra pas rater. Dommage, c’est le moins cher et aussi le moins adapté pour les jeunes en difficultés qui auraient besoin d’un adulte pouvant expliquer les situations, plutôt que d’apprendre par cœur des séries de photos et de croix à faire.
Durant cette présentation, il a aussi été question de l’uniforme (parfois appelé tenue, ce qui n’est pourtant pas la même chose !). Il sera dessiné par des jeunes, sera offert aux jeunes qui pourront le mettre quand, revenus à la vie civile, ils interviendront dans la société… Je n’ai pas entendu poser la question du nombre de « polos » qui seront remis à chaque jeune, mais s’il faut le porter pendant deux semaines en internat…, il vaudrait mieux qu’il y en ait plusieurs ou que le lavage soit organisé.
M. Attal a précisé que les inscriptions était pas encore complètes (il reste des places, dépêchez-vous). Par deux fois, il a précisé que pour trouver des jeunes de 15 ans, en classe de troisième, il s’appuyait sur les Maisons des Jeunes et de la Culture (M.J.C.) et sur les missions locales. Pour les M.J.C. c’est assez logique, il aurait pu parler de l’ensemble des centres socioculturels, centres sociaux… mais cela était peut-être trop technique. Par contre pour les missions locales, sachant que pour s’y inscrire il faut avoir 16 ans et avoir quitté l’école, il y a peu de chance de trouver là les jeunes recherchés.
Pour ma part, je pense que des jeunes de 15 ans, en classe de troisième, cela se trouve plus facilement dans les collèges !
Enfin, il reste les dates de cette expérimentation. Ce sera courant juin. Autrement dit, c’est en fin d’année de troisième, voire au moment des révisions du Brevet que l’Etat souhaite regrouper des jeunes durant 2 semaines dans une région autre que celle où ils habitent. S’il s’agit réellement d’aider à la réussite scolaire et sociale, de combattre l’échec scolaire, d’éviter le décrochement scolaire, comment peut-on proposer l’expérimentation du S.N.U. à cette date ?
Le dernier élément, j’aimerai bien savoir comment va être validée l’expérimentation. Qui sera chargé de l’évaluer ? Là encore Y a-t-il un appel d’offre ? Quels sont les profils recherchés ? Voilà encore une affaire à suivre.